À l’occasion du « Pavillon auteur Pasolini invite Sylvain Creuzevault », La Commune s’associe au cinéma Le Studio, attenant au théâtre, pour proposer un cycle de films consacré à Pier Paolo Pasolini. L’occasion de prolonger l’exploration du “continent Pasolini”, d’en tirer de nouveaux fils et d’accéder à des films rares qui éclairent autrement son œuvre.

11h
Uccellacci e uccellini (1966)
de Pier Paolo Pasolini
Avec Toto, Rosina Moroni, Ninetto Davoli,
Femi Benussi, Lena Lin Solaro
N&B – VOSTF
1 h 29 min.
Comédie dramatique

Errant sur les routes, un père et son fils rencontrent un corbeau doté de la parole qui se met à les suivre. L’oiseau savant évoque les grands problèmes du monde en citant
Freud, Marx ou Gandhi. « Cette fable est née à une époque où, depuis longtemps, je ne trouvais littéralement rien à raconter, tant par la plume que par le cinéma. Uccellacci e uccellini se présente ouvertement comme une épitaphe pour les années
cinquante. » Pier Paolo Pasolini

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21h
La Rabbia (1963)
de Pier Paolo Pasolini
Assistant réalisateur : Carlo Di Carlo
Auteur du commentaire : Pier Paolo Pasolini
Société de production : Opus Film
Producteur : Gastone Ferranti
Monteurs : Nino Baragli, Pier Paolo Pasolini
Interprètes : Giorgio Bassani (la voix du narrateur),
Renato Guttuso (la voix du narrateur)
N&B – VOSTF
53 min.
Essai, Politique

Sollicité avec Guareschi (auteur des Don Camillo) pour faire une étude sur l’homme contemporain, dominé par la peur, la guerre et l’injustice, Pasolini livre un essai cinématographique qui brasse, à partir d’un montage d’archives très nerveux et d’une richesse inouïe, l’essentiel de ce qui s’est passé dans le monde dans les années cinquante. Cela va, entre autres, de la conquête de l’espace à la guerre d’Algérie en passant par Marilyn Monroe. C’est un réquisitoire contre la société italienne qui prend une forme incantatoire et poétique – il va jusqu’à pasticher un célèbre poème d’Éluard. Pour la forme comme pour le fond, le film est parfait pour comprendre le Pasolini de l’époque. Il ne fut projeté qu’une fois.

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suivi de
La Ricotta (1963)
De Pier Paolo Pasolini
Avec Orson Welles, Mario Cipriani, Vittorio La
Paglia, Laura Betti, Edmonda Aldini…
Couleurs / N&B – VOSTF
35 min.
Comédie dramatique

Sur le tournage d’une Passion du Christ, le comédien qui joue le bon larron ne pense qu’à manger, jusqu’à en mourir… La Ricotta est tiré du film à sketchs RoGoPag (pour Rossellini Godard Pasolini Gregoretti). Avec ce court métrage, Pasolini commence à se libérer de l’intrigue linéaire classique en livrant un kaléidoscope d’humeurs passant du burlesque au plus grave. Il est toujours du côté des défavorisés et, pour la religion; il s’attaque à la vulgarité fondamentale des Marchands du Temple. Mais le film fut taxé de blasphème, valut à Pasolini 4 mois de prison avec sursis et fut interdit.