Attachés à la construction du motif de l’immanence des vérités, nous avons souvent croisé, dans la figure de l’adversaire, l’obsession de l’identité. Le constat que l’on peut faire aujourd’hui est le suivant : Au fur et à mesure que le monde est investi en totalité par la figure du capitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui le régente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figure reconnue de l’universalité ; dans l’intervalle qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idée communiste (la construction intenable d’un « communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant la politique, adéquate au réel, d’une émancipation de « l’humanité toute entière ») ; dans ce climat, donc, de terrorisme idéologique rampant et d’absence de tout futur autre que la répétition déployée de ce qu’il y a, nous voyons apparaître, contre partie à la fois logique et horrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalisme corrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque, manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers les identités les plus diverses, suscitant à leur tour les contre-identités identitaires les plus archaïques.