Spectacle de fin d’études
Bachelor Théâtre – Promotion K
Dans cette pièce écrite en 2016 lors de la victoire du président américain Donald Trump, ce n’est pas le COVID-19 qui fait dégâts et change le monde, mais une toute autre crise : la souffrance d’un peuple aveuglé avec pour effet immédiat : dérèglement social, anarchie. Le roi est aveuglé par lui-même, le peuple est aveuglé par le désir d’être sauvé du roi, les ennemis sont aveuglés par leur propre défaite : ils n’ont pas besoin d’un guide, mais on leur en a donné un.
Un pays entier s’aligne, se plie, et plonge instantanément dans l’obscurité fantomatique d’une caverne où se croisent et se confondent des ombres de l’Histoire. L’arrivée du roi, personnage ubuesque du 21e siècle, instaure un déséquilibre dangereux et met le monde en vertige. Cette nouvelle souffrance, l’aveuglement, se joint à l’ancienne, on ne l’attendait pas, pourtant elle est venue, la souffrance, « ce lien barbare ».
Entre tragédie et grotesque, entre sophistication de langue, jeux de mots et vulgarité, Elfriede Jelinek invente des images insensées et hors normes pour dénoncer les dérives du pouvoir personnel et le retour inquiétant de l’Histoire dans sa violence la plus aveugle. Son texte-fleuve se déverse par le corps des 15 comédiennes et comédiens, leurs voix multiples et chorales formant une agora cauchemardesque, un espace électrique, vibrant, anarchique avec des interruptions de chants, de silences et d’images esthétiques.