série d’images en souvenir d’un spectacle qui n’a pas eu lieu
série d’images en souvenir d’un spectacle qui n’a pas eu lieu
Le Mercredi 11 Mars 2020, nous quittons le lycée Lamartine pour la dernière fois, sous le bras un roman publié en 1907 par l’écrivain Robert Walser : Les enfants Tanner et une adaptation. L’atmosphère est pesante, nous partons sans savoir quand est-ce que nous nous verrons. Nous faisons le pari de continuer à se raconter cette histoire, mais à l’époque nous ignorons encore la forme.
Simon, notre héros, est toujours entre deux mondes.
Qu’il soit devant la porte de la vie, écoutant si quelqu’un vient lui ouvrir le verrou ou comme l’écrit Walter Benjamin, mu par « l’atmosphère pure et animée de la vie convalescente », il oscille entre celui de la jeunesse et celui des adultes, celui des mariages bienheureux et celui des amours imaginaires, celui des usines et bureaux et celui des flâneries dans les champs. Alors que les autres s’obstinent à rêver sa réussite, lui s’obstine à échouer et à rêver sa vie.
Au détour d’une page, il nous affirme que le succès l’effraie. Le succès pour lui est ailleurs, il ne sait encore où, peut-être partout où il n’est pas. Cet état limbique est le lieu du plus grand débat intérieur, et au dehors de tous les heurts, méprises, fracas, ratages aussi bien avec les patrons croupissants qu’auprès des jeunes filles indécises.
Complétons : « je ne veux pas d’avenir, JE VEUX UN PRESENT ».
C’est cette ligne joyeuse qu’ironiquement CONFINES nous avons tenté d’épouser : composer à la fois avec la faim d’autre chose et ce qui est, comme il est. Raconter avec malice la vie de ceux qui désertent le jeu des gagnants et des vaincus et disent vaillamment oui à d’autres voies.
Merci, à la ténacité et l’enthousiasme des élèves, qui nous permettent de présenter les quelques esquisses ci-dessous.
Joyeux visionnage !
Agathe Paysant et Benoît Couteleau