ÉCOLE DES ACTES

Assemblée publique de l'École des Actes

« Dans le monde, il n'y a pas un pays qui n'est pas immigré »

vendredi 14 février 2020

19H30

MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION
293 avenue Daumesnil 75012 Paris

Entrée libre

Le vendredi 14 février, l’École des Actes tiendra sa première assemblée de l’année dans un Musée, celui de l’histoire de l’immigration, à l’invitation de l’association Civic City.

Cette assemblée publique poursuivra le travail en cours dans l’École depuis octobre dernier : contre la volonté politique omniprésente et criminelle de séparer et d’opposer classes populaires et immigration, il faut ouvrir et établir un tout autre espace de pensée, selon lequel l’immigration est depuis toujours la base et le noyau des classes populaires, en France mais aussi dans tout pays. Comme l’a dit un participant de l’École : « Dans le monde, il n’y a pas un pays qui n’est pas immigré ».

Il y sera question de la nécessité de créer une autorisation de travailler pour celles et ceux qui arrivent en France et veulent y construire une vie, et de supprimer la pratique des OQTF (obligation de quitter le territoire français) qui criminalisent tous ceux à qui l’asile ou tout autre titre de séjour est refusé.

Vous pourrez découvrir lors de cette occasion une méthode de travail unique inventée dans notre École et qui est son Assemblée, à laquelle nous vous invitons cette fois à participer. Les assemblées ont lieu chaque semaine au sein de l’École, le mercredi et le vendredi après les cours de français. Toutes les discussions y sont au régime de l’égalité de parole de chacun. On part de l’idée de chacun afin que se construise au fur et à mesure une véritable pensée collective. La discussion n’y est ni de l’ordre du bavardage qui ne construit rien, ni de l’ordre du débat d’opinion, où chacun repart avec les idées qui étaient déjà les siennes au début. Il s’agit d’un véritable travail collectif, en étant attentif à chaque fois aux idées nouvelles qui vont surgir et qui peuvent éclairer d’un jour nouveau les questions traitées.

La raison d’être de ce travail, qui demande patience, écoute et rigueur, est d’abord de constituer une connaissance vraie et directe des situations de notre monde, non pas au travers de supposés savoirs « scientifiques » ou journalistiques déjà existants, mais à partir de l’expérience des gens eux-mêmes. Toutes les choses dites dont systématiquement traduites au fur et à mesure dans l’ensemble des langues des participants (soninké, peul, arabe, anglais, bengali…) de manière à ce que chacun puisse suivre le déroulement de la discussion et y participer.

Notre conviction est qu’il faut travailler activement à créer un nouvel espace de pensée ayant pour enjeu non pas simplement d’aider ou de soutenir les jeunes gens de provenance étrangère sous le coup des urgences immédiates auxquelles ils doivent faire face, mais de constituer une capacité collective et largement partagée à chercher ensemble une idée juste, forte, capable de nommer à la fois ce qui manque et ce qui devrait et pourrait exister.

Ceci nous engage toutes et tous, au regard du pays dans lequel nous voulons vivre. Nous vous invitons à entrer avec nous ce jour-là dans la poursuite du travail de nos assemblées.

En savoir plus sur l’École des Actes

L’École des Actes a ouvert ses portes dans le quartier du métro Fort d’Aubervilliers début 2017, à l’initiative du Théâtre de la Commune. Elle contribue à inscrire l’art et le théâtre dans le tempo de la ville, à réfléchir aux liens entre la population qui y vit et l’art qui s’invente. Elle est un lieu de rencontre entre des jeunesses qui ne se rencontrent pas ailleurs : celle des quartiers de pauvreté, celle des immigrants cherchant de nouveaux lieux où vivre, et celle des artistes et intellectuels d’Aubervilliers – ces groupes étant évidemment poreux et non exclusifs les uns des autres. Ces rencontres s’articulent dans le travail sur la langue française et lors d’assemblées qui ont inventé une méthode d’investigation construite sur la longue discussion à partir de l’expérience des participants, et ouvrant à des hypothèses nouvelles sur des questions brûlantes de la vie collective ici, et du monde.

L’Assemblée est le travail fondamental de l’École des Actes. Les assemblées sont articulées aux cours de français délivrés le soir, plusieurs jours par semaine, à tous ceux qui en ont besoin et le désirent. L’École des Actes, refusant le dispositif des cours de « français langue étrangère », entend construire pas à pas et proposer ses propres méthodes de transmission de la langue. Une fois constituées des idées fortes et justes, l’École propose ensuite de les discuter dans des Assemblées publiques accueillies par divers centres d’art parisiens, musées ou par la Salle des Quatre Chemins d’Aubervilliers.

A l’École des Actes, tout le monde est « participant ». Tour à tour élève et professeur, chacun admet que ce qu’il connaît peut « s’augmenter ». L’École des Actes est constituée d’hommes et de femmes, de jeunes mineurs isolés ; d’ouvriers et migrants habitant Aubervilliers et alentours, beaucoup, à l’image de la population d’Aubervilliers, venant d’Afrique (Mali, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Egypte, Tunisie, Maroc, Congo, Guinée, Algérie, Tchad) et d’Asie (Bangladesh, Inde, Pakistan, Afghanistan) ; de volontaires (étudiants, retraités, professeurs) ; d’artistes (comédiens, metteur en scène, écrivains, danseurs), de jeunes déscolarisés, d’enfants vivant dans le quartier du Fort d’Aubervilliers – ces groupes étant là aussi poreux et non exclusifs les uns des autres.

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